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Historische Dokumente und Autographen

Joyeuse, Anne de - « Mignons » du Roi Henri III, Baron d’Arques, Duc de Joyeuse

Referenz: joyeuse-anne-de-mignons-du-roi-henri-iii-baron-d-arques-duc-de-joyeuse
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Pièce signée autographe par Anne de JOYEUSE (*1560 - †1587), fils de Guillaume de Joyeuse et de Marie de Batarnay. 

Quittance sur le reçu de 221 écus 24 sols et 2 deniers pour trois quartiers de rente constituée sur les greniers à sel de la ville d’Orléans, datée 8 septembre 1587.

Transcription:

« Nous Anne duc de Joyeuse pair et admiral de France gouverneur et lieuten(ant) gen(er)al p(ou)r le Roy en Normandie confessons av(oi)r re(ce)u c(om)ptant de M(aistr)e Noel dHeers commis par Sa Ma(jes)te au payement des arreraiges et rachapt des rentes constituees sur les greniers a sel la somme de deux cent vingt ung ecuz, vingt quatre solz deux deniers t(ournoi)z p(ou)r trois quartiers finiz le dernier septembre mvc iiiixx vi dernier passe a cause de ii c iiii xxxv (livres) xii s(ols) iii d(eniers) t(ournoi)z de rente dont no(us) avons droit p(ar) transport du S(ieur) Raphael Martelly auquel lad(ite) rente a este c(on)stituee par les maire et eschevins dOrleans le xxiiiie decembre mvc lxxix sur les deniers revenans bons a Sad(ite) Ma(jes)te du receue desd(its) greniers a sel de laquelle somme de ii c xxi (livres) xxiiii s(olz) ii d(eniers) t(ournoi)z no(us) no(us) tenons co(n)tent et en quittons led(it) dHeere co(m)mis susd(it) et to(us) au(tr)es. En tesmoing de quoy no(us) avons signe la p(rese)nte de n(ost)re main et a icelle faict mettre le scel de noz armes. A Paris le huict(ies)me jour de septembre mil vc quatre vingtz sept.

Anne de Joyeuse »

« Po(ur) servir de quictan(ce) a M(aistr)e Noel de Heers de la somme de deux cent vingt ung escuz vingt quatre solz deux d(eniers) t(ournoi)z po(ur) trois q(uar)tiers escheuz le de(rnier) septemb(re) 1586 a raison de ii c iiii xx xv (livres) xii s(olz) iii d(eniers) de rente d.. ... ( ?) avant ... de S(ieur) Raphael Martelli. »

ANNE DE JOYEUSE, baron d'Arques, vicomte puis duc de Joyeuse, Grand-Amiral de France, Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, Gouverneur de Normandie, du Havre et du duché d'Alençon. Il fut l'un des mignons du roi Henri III. Sous le règne d'Henri III, les gentilshommes qui fréquentent la cour de France s’habillent avec un raffinement démesuré qui choque les bourgeois. Sur le modèle du roi, les courtisans se fardent, se poudrent et se frisent les cheveux. Ils portent des boucles d’oreille, de la dentelle et de grandes fraises empesées. Ces courtisans font l’objet des railleries de la part du peuple. C’est qu’à l’époque, on tolère encore mal, dans une cour qui a toujours promu la virilité brute et considéré le raffinement comme une faiblesse, le penchant de Henri III et de son entourage pour la culture de la fête et le goût pour l’apparence. Les favoris d'Henri III sont au centre de ces moqueries. Le roi promeut à la cour des hommes de petite noblesse, à qui il confie d’importantes responsabilités. Il entend s’appuyer sur des hommes neufs pour gouverner. Sa cour voit donc apparaître un cercle restreint de favoris qui connaissent, grâce à leur protecteur, une fortune fulgurante. Les premiers à associer le mot « mignon » à l’homosexualité sont les calvinistes. Hostiles à toute frivolité, les prédicateurs protestants condamnent fermement les phénomènes de mode et interdisent la pratique de la danse, usuelle chez les catholiques. Devant l’engouement pour les futilités de la cour des Valois, ils s’emploient à dénoncer l’attitude efféminée des courtisans. L’image des mignons véhiculée par les protestants est vite reprise par la Ligue catholique qui mène, à partir de 1585, une vaste campagne de désinformation contre Henri III et sa cour. La propagande ligueuse se poursuit après l’assassinat du roi en 1589 et lui survit dans l'historiographie aux xviie et xxe siècles.

Anne de Joyeuse commanda une expédition contre les Protestants en Poitou, mais il s'aliéna la bienveillance d'Henri III en faisant massacrer 800 Huguenots à La Mothe-Saint-Héray, le 21 juin 1587 (dit massacre de Saint-Éloi). Reçu froidement à la Cour, il crut échapper à la disgrâce royale en repartant combattre les troupes d'Henri de Navarre. À la tête de 1'000 hommes, il part vers le Velay, la Limagne ou il doit lever de l'argent et des denrées, il occupe Brioude, puis attaque des places fortes (Château de Malzieu), des villes (Marvéjols) qui sont mises à sac. Il se laisse attirer par le roi de Navarre et, le 20 octobre 1587, il attaqua les troupes protestantes à Coutras (Gironde), mais son infanterie et sa cavalerie furent décimées. Anne de Joyeuse s'était constitué prisonnier, lorsqu'il fut reconnu et tué d'un coup de pistolet .

 

Taille et type du document: 21x26 cm, parchemin. Sceau sous papier. Cachet Philippe van Heurck.